Bienvenue sur La vie, une poésie

Ici, vous trouverez des textes, inspirés de la vie, de mes ami(e)s et qui sait, de vous aussi.

Tantôt inspirants, là-bas accueillants, aujourd'hui éclairants et de loin captivants, j'espère que ces mots du cœur sauront vous plaire.

Au gré de la vie, les écrits sont à la fois un exutoire et un miroir. Selon ce que l'on vit, les textes sont doux, directs, subtils, frappants, vibrants, rythmés.

J'écris pour écrire. Et écrire est un plaisir. J'espère que votre plaisir de lire s'y retrouvera sans coup férir.

Yvan

mardi 4 août 2020

Prose pour un rite de passage


C’est avec sérénité que le 30 juin 2020 j'ai tiré ma révérence pour une heureuse retraite. Ce passage a mis fin à 18 ans à œuvrer à vos côtés et globalement, à 37 ans de carrière dans le monde de l’éducation, étant auparavant enseignant.

Des années heureuses et tumultueuses à la fois. D'août 2002 à juillet 2020, il est quasi impossible de résumer en un court texte des événements tels la Réforme (2000+), suivie en 2008 du « nouveau » programme d’éthique et culture religieuse, puis de l’arrivée du bulletin unique (2011), sans oublier les Conventions de gestion de réussite éducative (2012-13) et leur transformation dans le PEVR, puis en 2016, le « nouveau » programme d’histoire du Québec et du Canada. Parallèlement à cela, la démocratisation des TIC, notamment de la robotique, des TNI et des tablettes numériques. Et quoi de mieux que les effets de la pandémie, notamment sur la distanciation sociale et l’enseignement à distance, pour relativiser ces événements?

En chacun de nous, ces faits marquants ressassent des souvenirs et suscitent des émotions qui nous sont propres. Nous en aurions pour des années à nous conter des souvenirs de ces périodes pour le moins épiques! Que d’efforts déployés, que de chemins parcourus, que d’idées explorées revisitées et réinterprétées. Et que d’humilité à remettre sur le métier un ouvrage inachevé.

Malgré toute la diversité et la pluralité dont témoigne ce tableau bien personnel, des constantes se démarquent et deux d’entre elles nous relient tout particulièrement. Anecdote.

Ceux qui me connaissent ont eu vent de mon lot de difficultés de santé ces dernières années. À bord de ma plus récente « balade » en ambulance, de jeunes travailleurs de la santé m’entouraient. L’ambulancier à mes côtés me demandait ce que je faisais dans la vie. Lui étudiait pour devenir enseignant en histoire. À ma gauche, l’infirmière ayant la charge de mon transfert « ramait » fort les soirs et les fins de semaine pour se perfectionner.

Nous pourrions philosopher longtemps sur la conjoncture de nos échanges. A priori, point d’éphémérides d’une comète. Et pourtant.

Ce qui nous unissait, c’est une quête d’un monde et d’un avenir meilleurs. Un prisme décomposant la lumière pour mettre en évidence deux bandes du spectre : l’humain et la formation continue. Bien que de domaines différents, nous étions totalement engagés à une amélioration constante, à une remise en question axée vers de meilleures pratiques, à prendre soin de l’autre, à répondre à ses besoins et à lui donner le maximum pour qu’il acquière tous les outils nécessaires à son émancipation et à son autonomie. Après ce court et intense moment de communion, les accolades et les souhaits furent mutuellement des plus chaleureux.

Je ne saurais vous recommander de faire un passage obligé dans un véhicule d’urgence pour avoir une telle conversation, mais il est fort instructif de savoir à quel point on peut se livrer en si peu de temps. Et pas nécessairement en étant dans une civière. Ce sont ces petites choses que la vie et ses méandres vous apprennent lorsque vous prenez le temps d’ouvrir votre cœur, vos oreilles et votre esprit. La zénitude en prime.

Aujourd’hui, je me considère chanceux d’avoir vécu tout cela, entouré d’une équipe de
professionnels extrêmement compétents. Le Service des ressources éducatives est formé d’une équipe exceptionnelle. Douze ans à la tête de la Table nationale des conseillers pédagogiques en univers social (GRUS) vous informent qu’on nous envie fréquemment dans d’autres milieux. Soyons fiers et solidaires de notre équipe. Et plus que tout, veillons à y maintenir les plus hauts standards. Les élèves et ceux qui les entourent le méritent.

Je termine en vous remerciant tous de votre collaboration durant ces années. De votre
engagement indéfectible envers les élèves. Ceux pour qui nous sommes là. Tout du long de ma carrière, j’ai plus ou moins consciemment fait référence à mon expérience d’élève et d’apprenant. Celle d’un gars longtemps " hyper-inhibé " mais invariablement créatif, forcé d’aller à l’école, qui elle, me forçait à socialiser. Alors, rendu de l’autre côté du rideau, comment faire en sorte que l’école soit (invitante, accueillante, sécuritaire, compréhensive, accompagnatrice, stimulante, intellectuelle et personnelle…) celle de toutes et de tous, de ceux et celles qui composent l’ensemble du spectre social? Celle qui peut faire la différence pour la différence?

Si j’ai pu contribuer un tant soit peu à la chose ou à cause, tant mieux. Maintenant, à vous de
prendre le relais.

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